>Trentemoult : l'immobilier, article dans l'Express.

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Quand le marché nantais était encore calme et sans excès, le sud de la Loire et ses petites maisons de tuiles étaient laissés pour compte. Face à la frénésie de ces dernières années, ces communes «à la traîne» ont vu exploser la demande puis les prix. Une fois révélées, Rezé, Vertou ou Saint-Sébastien sont devenues les destinations des travailleurs nantais et des budgets moyens désireux d'acquérir une maison individuelle. Un phénomène qui fera bientôt partie du passé.
Aujourd'hui, si les prix restent légèrement inférieurs, le sud a rattrapé le nord. «La plupart de nos clients recherchent des biens situés entre 180 000 et 200 000 €, mais il est difficile de trouver au-dessous de 200 000 €», constate Dominique Demont, de l'agence TO2i.
A 15 kilomètres de Nantes, inconnue dix ans plus tôt, la petite commune rurale des Sorinières a changé de visage. Proche du bourg, une très belle maison de 105 m2, avec un terrain de 700 m2, est à vendre 230 000 €. Il y a seulement trois ans, elle serait partie pour 200 000 €! «Le prix du foncier atteint des niveaux déraisonnables», insiste Olivier Le Guen, de l'agence Abscisse immobilier.
Même constat du côté de Rezé. Si, par chance, un terrain de 700 m2 est dégagé, il faut compter entre 150 000 et 170 000 €. Soit le même prix qu'au nord de la Loire. Ainsi, sur les bords de Sèvre, une maison de 125 m2 a été cédée pour 500 000 €. «Son terrain de 1 200 m2 divisibles promet une bonne plus-value à son propriétaire», précise Dominique Demont. Les promoteurs suivent le mouvement et n'hésitent plus à détruire de vieilles demeures pour augmenter le nombre de mètres carrés. A Saint-Sébastien déjà saturé, les quelques programmes neufs générés par la nouvelle ligne de tramway vont tourner autour de 3 000 € le mètre carré.
Si les prix dans le neuf, déjà très élevés, restent stables, ils tirent l'ancien vers le haut. A Rezé, alors qu'un T 3 neuf vaut entre 190 000 et 230 000 €, le même produit dans l'ancien peut monter jusqu'à 180 000 €, selon l'emplacement. «Rezé n'a pas de centre-ville, c'est surtout un conglomérat de quartiers plus ou moins recherchés», analyse Dominique Demont. Dans le secteur prisé de Saint-Paul, une maison classique de 1975 avec 3 chambres et un petit jardin de 200 m2 s'est vendue 295 000 €, précise-t-il.
Des biens atypiques très recherchés
Autre exemple, un T 4 de 70 m2, nécessitant quelques travaux et proche des commerces, qui vaut 170 000 € dans le quartier réputé des Trois-Moulins, ne coûtera que 130 000 € dans le quartier du Château. Sur les bords de Loire, Trentemoult et Haute-Ile sont recherchés pour leurs biens atypiques. Les maisons de pêcheurs partent entre 170 000 et 220 000 €, et, pour une maison d'armateur du début du XXe siècle, il faut compter de 300 000 à 600 000 €.
Aux portes du vignoble, Vertou est devenue résidentielle et huppée. Seule contrainte, s'y installer exige d'être motorisé. Mais, à la Toussaint, le BusWay reliera Nantes à Vertou en vingt minutes. Malgré quelques possibilités d'appartements moins chers le long de la ligne de tramway, comme dans le quartier de Pont-Rousseau, à Rezé, le sud n'est plus un refuge pour des jeunes obligés parfois d'aller jusqu'en Vendée. Conséquence, Sainte-Pazanne et Blain se développent rapidement. A 40 kilomètres de Nantes.

L'Express




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